Un bon Londres, est un mélange de plein d'ingrédients. Avec le temps on prend ses habitudes, on se familiarise. On finit par se sentir chez soi, il faut dire qu'il suffit de se retourner pour tomber sur un Français... mais ce n'est pas pour cela qu'on y va, évidemment. Presque at home donc, comme le dit Richard Osman (co-présentateur de Pointless), en aspirant le deuxième mot comme jamais je n'arriverai à le faire.

Où manger ? A l'indien près de Russell square (pas de nom mais j'y vais les yeux fermés) ; au Gay Hussard, restaurant hongrois sympathique dans Soho ; dans les pubs, où l'on va pouvoir finir par publier un classement de la meilleure sausage and mash.

Les lieux ? Les pubs, avec pinte tiède obligée. Les librairies d'occasion de Charing Cross road, il n'en reste que trois de bien, prions pour qu'elles survivent encore quelques années. Bon, il y a Foyles bien sûr, mais ce n'est pas pareil même si le choix est démentiel. Parce que malgré tout, il est plus économique d'acheter des livres en anglais dans le bon pays... Jermyn street, et ses boutiques de tailleurs sur mesure. Soho et Covent Garden pour l'ambiance, même si on ne fait qu'y passer, Bloomsbury pour le calme et les grands squares. Les docklands, réhabilités sur des kilomètres, cette déclaration d'amour à la brique sur tous les tons (mais c'est un peu tout Londres comme ça, c'est vrai). Le trajet du Royal Albert Hall à Harrods. Le calme de Chelsea. Holland Park et ses baraques super chics, qui sont peut être seulement concurrencées par celles de Notting Hill. Hampstead et sa lande en centre ville, apaisement et maisons cosy à portée de la main à défaut d'être à portée de bourse (prix certainement aussi horrifiques que Holland Park ou Notting Hill) ; Highgate, presque un petit village un peu plus haut que Hampstead et si charmant. Le quartier du Barbican, bâtiments surélevés au style terriblement 70s, mais pas si moches, l'ensemble étant très unitaire.

Les vues ? Toute la ville depuis Parliament Hill au nord (dans Hampstead Heath) ou depuis l'observatoire de Greenwich au sud, le Royal Albert Hall depuis les Kensington gardens, les Houses of Parliament depuis la rive droite de la Tamise, toute la ville mais de plus près depuis Primrose Hill un peu au nord de Regent's park.

Que faire absolument ? Passer fût-ce en coup de vent à la National Gallery, où des centaines de tableaux sont directement accessibles (on peut entrer comme dans un moulin, voir huit Monet, deux Van Gogh et la dizaine de Canaletto qu'on ne connait pas encore tout à fait par cœur, et repartir. Si seulement on pouvait faire pareil au Louvre) ; pousser jusqu'à la Tate Modern où les Bacon sont beaux. Regarder les talk shows ou les jeux télévisés, ils sont bons surtout parce que tout le monde essaie d'y rivaliser d'humour, c'est tellement moins lisse qu'en France. S'arrêter chez Foyles juste pour être estomaqué par la taille du rayon consacré à Agatha Christie. Aller voir un concert, une comédie musicale, une pièce de théâtre. Et dire que cette fois on a raté de peu des places pour une des dernières pièces d'Alan Bennett au National Theatre. Marcher dans les parcs, dans les quartiers... Le tube est le tue l'amour de la découverte. Fuir Camden lock ; faire un tour de bateau sur la Tamise (nombreux arrêts entre Westminster et la Thames Barrier proche de l'estuaire) ; se perdre entre les dizaines d'églises de Wren dans la City.

Finir par viser le délire de briques néogothique de Saint Pancras, annonçant déjà qu'il faudra revenir.