Je n'aime pas, vous l'aurez compris, les blogs.

Enfin... Ce serait trop simple. Disons que je ne vois pas trop à quoi servent les blogs. Je comprenais leurs parents : le journal intime (où l'adolescent boutonneux note scrupuleusement tous ses échecs amoureux) et le journal littéraire (où quelqu'un qui se pense suffisamment important pour être publié regarde le monde). Le premier se doit d'être secret et spontané, le second vise à être lu et étudié. Le premier a la fraîcheur du défouloir, le second a l'intérêt du recul. Le premier doit importer à son auteur, le second à ses lecteurs.

Et le blog dans tout ça ?

Bah, le blog, il tient un peu de ses deux parents : il est écrit, voire sur-écrit, pour être publié (comme le journal littéraire) mais publié immédiatement après écriture (comme un journal intime). Des quelques bons blogs que je lis, il semblerait qu'il ne soit bon que s'il accepte son double héritage : la hauteur de vue de l'un mêlée à la spontanéité de l'autre. Si l'un des parents étouffe le fiston, on a un blog "Aujourd'hui j'ai mangé des frites" ; si l'autre ne lui laisse pas vivre sa vie, on a un blog "Aujourd'hui j'encule les mouches"...

Ce blog-ci saura-t-il s'abâtardir assez pour être supportable ? Aux Lecteurs de me le dire : les commentaires sont là pour ça.


Sinon, à part ça, je n'aime pas les brocolis mais ce n'est pas grave : ce midi, j'ai mangé des frites.