Voilà ce dont je me souviens, avant notre voyage : d'une ville d'excès et de féérie. On descend du train sous une gigantesque dentelle d'acier ; en face de la gare, la cathédrale est si grande qu'on y ferait tenir Notre Dame de Paris. Sous les ponts coule le Rhin et, à quai, un musée est amarré : d'une fontaine jaillit du chocolat ; des cacaotiers géants poussent dans une serre ; une brume tropicale détrempe le visiteur. Sur la péniche, l'Amazonie, partout ailleurs, la Ruhr. Mieux, la Rhénanie du Nord-Westphalie ! Profitons-en : mangeons des saucisses chez Früh, arrosons tout cela de Kölsch, grignotons des Berliner dans les rues piétonnes. Au détour d'une rue, une fontaine phallique et granitique. Moins un souvenir qu'une lecture récente : Cologne est une scène gay. Je devais avoir quinze ans la dernière fois que j'y ai mis les pieds. Je vous raconterai.